Les expositions temporaires

La Porte Saint-Michel propose 2 expositions par an : une printemps-été qui met en scène la richesse et la diversité des collections du musée, une automne-hiver qui s’ouvre aux thématiques ayant attrait aux patrimoines et à l’histoire du pays guérandais. Dans les deux cas, c’est l’occasion pour vous de stimuler votre curiosité, de vous émerveiller ou simplement de partager un bon moment.

Tous les ans, la Porte Saint-Michel – Château-Musée de Guérande s’attache à proposer au public 2 expositions temporaires : une printemps-été qui met en scène la richesse et la diversité des collections du musée, une automne-hiver qui s’ouvre aux thématiques historiques et sociétales plus larges. Il s’agit ainsi d’ouvrir et de faire vivre à l’année ce site emblématique pour que chacun puisse à loisir s’approprier, s’émerveiller, transmettre et partager son patrimoine. 

Cette année, l’exposition temporaire qui ouvrira ses portes le 25 novembre prochain sera consacrée au potier et artiste Gustave TIFFOCHE. Elle met à l’honneur l’œuvre et la démarche esthétique d’un artiste libre, hétéroclite et généreux. 

Si la réputation de Gustave TIFFOCHE s’est construite localement sur la poterie et son magasin dans la maison à pan de bois bleue de l’intramuros, elle s’est surtout construite à l’échelle régionale et nationale au travers de ses créations artistiques qui lui valut d’être exposé jusque dans une galerie newyorkaise. De sculptures monumentales aux fontaines publiques, Gustave TIFFOCHE s’est attaché à expérimenter la matière et à en repousser les limites.

Suivez le parcours et la progession d’un artiste depuis son premier pichet jusqu’à ses œuvres artistiques et uniques, illustrés de photos et d’archives personnelles. Vous y découvrirez l’homme d’abord, son savoir-faire, ses expérimentations et ses techniques de façonnage, de cuisson et d’émaillage. Vous y admirerez ensuite ses créations, des plus anodines aux plus complexes dans une quête de nouveau design et d’esthétisme, abandonnant l’utilitaire pour l’artistique. Vous vous surprendrez enfin à apprécier les couleurs, les formes et les craquelures qui laissent percevoir tout le chemin de l’artisan et de l’artiste dans la maîtrise de sa pratique.

Un artiste libre et généreux

Tout au long de sa vie, Gustave TIFFOCHE expérimente et pratique diverses formes d'expression artistique : dessin, peinture, céramique... Hétéroclite et productif, il explore les techniques, les formes et les courants artistiques. Si l’exposition s’attache à son œuvre en tant que potier-sculpteur, il mène en parallèle une seconde autour de la peinture sur toile. Quelques fois, les deux se rencontrent, se mêlent ou se nourrissent mutuellement au gré des influences et des rencontres. Pour autant l’œuvre céramique est telle qu’elle prendra à partir de 1963, une place importante dans sa vie.

Une aventure guérandaise

Dessinateur-projeteur aux Chantiers navals de l’Atlantique à Saint-Nazaire, Gustave TIFFOCHE prend part à l’étude des silhouettes et aménagements de grands paquebots tels que l’Île de France, le Shalom ou le France. L’artiste est pourtant en proie au doute quand la standardisation des process limite sa liberté créatrice.

Préférant aux tumultes d’une ville en pleine reconstruction, le décor bucolique d’un mode de vie à contre-courant, il pose les jalons d’une vie d’artiste à Guérande, point de départ d’un nouvel itinéraire où, lui, sera potier.

Son aventure artistique commence ainsi en 1963, dans une ancienne ferme du 18e siècle couverte de chaume, au lieu-dit Le Petit-Poissevin situé en limite de Brière.

De l’artisan d’art à l’artiste

Gustave, Sylvette et leurs enfants vivront désormais au rythme de la terre : cette argile grésante qu’il façonne, tourne, émaille, enfourne et vitrifie à des températures dépassant les 1 200°C. Percer les secrets du grès impose une recherche patiente fondée sur une approche empirique : observer la matière, expérimenter et se nourrir sans cesse du partage d’expérience. La diversité des paysages de la presqu’île offre à cet alchimiste un terrain de recherche illimité : les produits de la combustion de tourbe, de paille, de chêne ou de fougère donnent à l’argile des couleurs particulières, tandis que les cendres de goémon favorisent les plus délicates glaçures.

Gustave Tiffoche appartient à cette génération de potiers qui, dans la seconde moitié du siècle, a su initier une rupture de la céramique purement utilitaire. Son approche inventive a donné naissance à des formes géométriques complexes aux textures vibrantes, presque vivantes, démarquées des formes conventionnelles et capable de dialoguer avec des mouvements artistiques d’avant-garde. Des pièces émaillées décoratives aux sculptures monumentales conçues pour des ensembles architecturaux, les grès de Gustave Tiffoche ont laissé leur empreinte dans les mémoires guérandaises autant que dans les paysages urbains du Grand Ouest.

 

La poterie dans ses formes traditionnelles est bien l’image type de l’artisanat, mais elle a toujours été aussi – et parallèlement – le véhicule de la pensée créatrice et ceci depuis les temps les plus reculés.

Gustave TIFFOCHE