Pays du sel

Le nom de Guérande est très tôt associé à l’exploitation des salines et au commerce du sel. Profitant d’une renommée nationale, voire internationale, la cité devient l’ambassadrice d’un territoire sous son influence, le pays de Guérande.

Guérande, la capitale du sel

Carrefour économique et commerciale où convergeaient les routes de Nantes et de Vannes, la cité médiévale de Guérande dominait les marais salants, ses villes et villages paludiers profitant d’une position géographique stratégique. Passage obligée des routes terrestres vers les ports littoraux du Croisic, Mesquer, La Turballe ou Le Pouliguen, elle rayonnait sur tout le territoire de la presqu’île. Le nom de Guérande est alors définitivement associé au sel.

Avec le développement du tourisme, Guérande a construit son image et sa renommée autour du sel.

Depuis, les souvenirs touristiques déclinent à foison les représentations de paludiers en costume régionale, des marais salants et de leurs mulons de sel…

 

Le sel, un commerce ancestral

L’activité salicole de la région de Guérande est le fruit de plus de 2 000 ans de conquête et de conversion lentes et saccadées des marais maritimes en marais salants. Si les premières traces de production remontent à la fin de l’Âge du Fer, il faut attendre le début du Moyen Âge pour la création des salines. Au 10ème siècle, elle est impulsée par la consommation exponentielle en sel d’une population en pleine croissance et du besoin en salaison de viande ou de hareng.  Il est alors une denrée indispensable qui, en l’absence de procédés frigorifiques, est le seul moyen de conservation des aliments.

Le commerce du sel est assuré par les ports littoraux du Croisic ou du Pouliguen. Il fluctue selon les époques entre essor et dépression au gré des contextes politiques plus ou moins favorables. Il s’appuie dès le Moyen Âge sur une exportation vers les pays du nord de l’Europe, notamment les îles britanniques et la Hollande sur l’approvisionnement du marché intérieur français.  

Contrairement aux ports de la baie de Bourgneuf, Guérande possède au Moyen Âge sa propre flotte qui contribue à l’identification du sel sous son nom. Au fil des siècles, le sel est devenu la ressource principale de la prospérité économique de la presqu’île guérandaise en faisant l’objet d’un important commerce maritime et terrestre.

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Les villages paludiers

Guérande compte plusieurs bourgs et villages paludiers que les habitations traditionnelles et leurs nombreuses salorges (grenier à sel) ont modelées.

Situé sur un petit îlot rocheux au cœur des marais salants de Guérande, Saillé est l’un d’eux. Dès le 15ème siècle, ce village se développe grâce à l’exploitation et au commerce du sel mais aussi du vin blanc produit sur le coteau de Guérande. L'activité salicole se maintient ainsi jusqu'à la fin du 19ème siècle participant au développement urbain de Saillé, devenu le plus gros écart de la commune de Guérande.

Situé de part et d’autre de la route reliant la cité médiévale à La Turballe, le village de Clis se développe depuis une crête granitique du coteau de Guérande vers les marais salants. L’architecture de ses maisons du 17ème siècle témoigne de la prospérité acquise à cette époque grâce à la production du sel. Plus grandes que les maisons du 15ème siècle, situées en bordure des marais, elles se reconnaissent à leur étage accessible par un escalier en façade et à leur porte en plein-cintre, ainsi qu’à leur lucarne à fronton triangulaire.